Critiques juives de Macron en France après sa réponse à Netanyahu selon laquelle « la défense de la civilisation ne peut se faire en semant la barbarie »
Copie à la presse, Hajj Mohamed Bendamia en France
Paris – « Al-Quds Al-Arabi » : Lors de son discours ce jeudi d’ouverture de la Conférence internationale de soutien au Liban à Paris, le président français Emmanuel Macron a implicitement critiqué le Premier ministre israélien, au lendemain de la description par ce dernier des attaques contre Gaza. et le Liban comme « guerre de civilisation », dans une interview accordée à C News TV, une chaîne de droite française.
Sans citer le nom de Netanyahu, Macron a déclaré : « Récemment, on a beaucoup parlé de la guerre des civilisations qu’il faut défendre, mais je crois que défendre la civilisation ne consiste pas à semer la barbarie », dans de nouvelles déclarations qui reflètent la récente escalade de la guerre. Tensions entre les deux hommes sur fond d’escalade israélienne au Liban et à Gaza.
En raison de ces déclarations, Emmanuel Macron a été critiqué en France, où le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), dirigé par Yonatan Arfi, a exprimé sa colère, estimant que « jamais dans l’histoire une autre démocratie démocratique n’a été accusée de semer la barbarie ». “, et estimant que “la détérioration des relations de personnalité entre le président français et le Premier ministre israélien ne peut justifier ces déclarations”.
Dans le même esprit, Caroline Yadan, parlementaire française de la huitième circonscription, s’est adressée aux Français résidant à l’étranger, y compris en Israël, et elle est du camp du président Emmanuel Macron. Elle a déclaré : « Non, Israël ne cultive pas la barbarie, c’est la barbarie dont souffrent les Israéliens depuis le 7 octobre 2023. »
Le parlementaire d’extrême droite Eric Ciotti, connu pour son ferme soutien à Israël, a également dénoncé ces déclarations, qu’il a qualifiées d’« indignes et fausses ». Il a écrit : « La barbarie, c’est le Hezbollah et le Hamas, pas la démocratie israélienne ! »
La Conférence de soutien au Liban , initiée par Emmanuel Macron, a permis aux Libanais de lever un milliard de dollars, dont 200 millions pour l’armée, en l’absence de progrès diplomatiques. Après avoir été paralysé pendant des années en raison de la crise politique et économique, le Liban est aujourd’hui devenu le théâtre d’une guerre entre le Hezbollah, soutenu par l’Iran, et Israël. Les affrontements ont entraîné le déplacement de plus de 800 000 personnes, selon les Nations Unies. En Israël, 60 000 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile à cause des grèves du parti.
Le ton entre Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahu est monté à plusieurs reprises ces dernières semaines. Le président français aurait déclaré : « M. Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision des Nations Unies », lors d’une réunion du Cabinet français le 15 octobre. Avant de dénoncer, avec une force rare, « le manque de professionnalisme des ministres et des journalistes », les accusant de « déformer » ses déclarations et de les divulguer .
Par ces déclarations, Emmanuel Macron faisait référence au vote de l’Assemblée générale des Nations Unies en novembre 1947 sur le projet de partition de la Palestine en un État juif et un État arabe.
Benjamin Netanyahu a répondu avec force dans un communiqué de presse disant : « Un rappel au président français… Ce n’est pas la résolution des Nations Unies qui a créé l’État d’Israël, mais plutôt la victoire qui a été remportée dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste, notamment du régime de Vichy en France.
Ce débat verbal a été précédé d’un autre, lorsque le président français a appelé, le 5 octobre, à « cesser de fournir à Israël des armes utilisables à Gaza », dans un message qu’il a adressé en priorité aux États-Unis. Il a souligné que la France ne propose rien. Cela a provoqué la colère du Premier ministre israélien, qui n’a pas tardé à répondre par vidéo, dans laquelle il jugeait les déclarations du président français « une honte ! », affirmant que « tous les pays civilisés doivent se tenir fermement aux côtés d’Israël, qui combat les forces de la barbarie dirigées par Iran. »