presse Articles Enquêtes culture Divers Style de vie économie sportif Médias Hebdomadaire L’Algérie renforce ses liens économiques avec les États-Unis et la Chine, s’éloignant davantage de la France.

Par le délégué à la presse, Hajj Mohamed Bendamia   en France

 

Algérie – Al-Qods Al-Arabi :

La semaine dernière, l’Algérie a été témoin de la signature de plusieurs accords avec des entreprises chinoises et américaines ayant d’importants objectifs d’investissement, mettant l’accent sur une approche économique qui, selon les autorités, vise à créer de la valeur ajoutée dans le pays. Dans le même temps, les relations tendues avec la France pèsent sur les relations économiques entre les deux pays, comme en témoigne l’annulation d’une importante visite d’une délégation d’hommes d’affaires algériens à Paris.

L’énergie est le secteur le plus important qui attire les Américains à investir en Algérie. Cette réalité a été confirmée par la signature de deux protocoles d’accord entre Sonatrach et la société américaine Occidental Petroleum Corporation en marge du Forum algéro-américain de l’énergie 2025, visant à renforcer et à élargir leur coopération dans le domaine de l’exploration et de la production d’hydrocarbures en Algérie.

Cet accord, signé mardi à Houston, vise, selon un communiqué de Sonatrach, à « élargir et renforcer la coopération entre Sonatrach et son partenaire, Occidental Petroleum Corporation, en explorant de nouvelles opportunités de partenariat dans le domaine de l’exploration et de la production d’hydrocarbures en Algérie ».

L’énergie est le secteur le plus important qui attire les Américains à investir en Algérie.

Le premier protocole d’accord, selon la même source, concerne « la définition du cadre des discussions relatives à l’étude des possibilités de coopération dans le développement des réservoirs carbonatés », tandis que le deuxième protocole stipule « l’application de techniques de récupération assistée du pétrole, dans le but de maximiser la production et d’améliorer les facteurs de récupération finale ». Sonatrach et Occidental, pour rappel, travaillent avec deux autres partenaires pour exploiter le périmètre contractuel de Berkine, dans le cadre d’un contrat d’hydrocarbures signé le 19 juillet 2022.

Selon le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, dans son discours au Forum algéro-américain sur l’énergie 2025 à Houston, la loi algérienne sur les hydrocarbures offre des avantages et des incitations importants aux investisseurs. Hachichi a souligné la volonté d’explorer de nouvelles opportunités d’investissement, notamment dans les domaines liés aux hydrocarbures, aux énergies renouvelables, à l’hydrogène et à l’efficacité énergétique, en plus de réduire l’empreinte carbone. Cela s’est déroulé en présence de hauts responsables de grandes sociétés énergétiques américaines, dont ExxonMobil, Chevron, Occidental, R-Products et Hecate.

L’Algérie avait déjà annoncé en janvier dernier la signature d’un accord avec la société américaine Chevron pour mener une étude sur les ressources potentielles en hydrocarbures dans les régions maritimes algériennes. Cet accord, d’une durée de 24 mois, vise, selon un communiqué du ministère de l’Energie, à mener une étude approfondie pour évaluer le potentiel des ressources pétrolières dans la région offshore de l’Algérie. Il s’agit également d’une étape stratégique vers le renforcement de la coopération entre l’Algérie et Chevron dans le domaine des études techniques et géologiques, ouvrant la voie à de futurs projets d’exploration et de développement visant à maximiser les ressources en hydrocarbures du pays.

D’autre part, huit accords ont été signés à Alger entre des entreprises algériennes et chinoises pour la mise en œuvre de projets d’investissement industriel, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la mécanique et de l’électronique, ainsi que des projets agricoles, dans le cadre du Forum économique algéro-chinois sur l’investissement.

Dans son discours, le ministre de l’Industrie Sefi Ghrib a appelé les investisseurs chinois à profiter de l’amélioration du climat d’investissement en Algérie pour accroître leurs investissements directs. Il a également exhorté les exportateurs algériens à redoubler d’efforts pour renforcer la présence des produits nationaux sur le marché chinois.

En mars dernier, un total de 42 projets chinois d’une valeur de 4,5 milliards de dollars avaient été enregistrés, répartis entre 22 investissements directs et 20 projets en partenariat entre institutions chinoises et opérateurs algériens.

Selon les chiffres fournis par Omar Rekache, directeur général de l’Agence algérienne de promotion des investissements, l’agence a enregistré un total de 42 projets chinois d’une valeur de 4,5 milliards de dollars depuis sa création en novembre 2022 jusqu’en mars dernier. Ces projets comprennent 22 investissements directs et 20 projets en partenariat entre des institutions chinoises et des opérateurs algériens, dont la plupart sont concentrés dans le secteur industriel.

Le responsable a expliqué que les accords signés aujourd’hui représentent un prélude à des projets concrets qui seront mis en œuvre sur le terrain, s’ajoutant à d’autres projets en cours de négociation, notamment dans les secteurs pharmaceutique et des énergies renouvelables. Il a également évoqué un projet prometteur dans le secteur des locomotives, que les principales entreprises chinoises commenceront bientôt à mettre en œuvre.

Dans un communiqué, l’ambassadeur de Chine en Algérie a confirmé que les accords signés lors du forum dépassaient les deux milliards de dollars, notant que d’autres projets d’investissement sont en voie d’être mis en œuvre, car « l’Algérie représente une destination idéale pour les investisseurs chinois ».

Dans un autre contexte, les relations économiques entre l’Algérie et la France ont connu un déclin significatif en raison des crises diplomatiques récurrentes entre les deux pays. Dans ce contexte, le Conseil algérien de renouveau économique a annoncé l’annulation de sa visite prévue en France et de sa réunion prévue avec le Médef, l’organisation patronale française, selon un communiqué du conseil.

Le communiqué a confirmé que cette décision fait suite aux mesures prises par les autorités françaises, qui ont fortement conseillé au directeur d’une société française de transport maritime de s’abstenir de se rendre en Algérie pour mettre en œuvre un projet d’investissement. Il a souligné que l’annulation de la visite du responsable français a été provoquée par les autorités françaises, invoquant la « crise existante entre les deux pays », en contradiction flagrante avec les déclarations officielles appelant au calme et au retour à des relations algéro-françaises normales.

L’Algérie entretient une relation commerciale historiquement forte avec la France, les échanges commerciaux atteignant 11,8 milliards d’euros en 2023. La France est le deuxième fournisseur et le troisième importateur de l’Algérie.

Le Conseil a souligné que cette contradiction, évidente dans la rhétorique des autorités françaises elles-mêmes, qui expriment depuis longtemps leur inquiétude quant à la participation limitée des entreprises françaises aux appels d’offres internationaux en Algérie, est celle des mêmes autorités qui prennent des mesures pour entraver les initiatives d’investissement privé. Face à cette situation incohérente et aux signaux négatifs adressés aux acteurs économiques algériens, le Conseil algérien de renouveau économique a affirmé qu’il juge irréalisable de poursuivre sa visite programmée en France et, par conséquent, sa rencontre programmée avec le MEDEF.

L’Algérie entretient une relation commerciale historiquement forte avec la France, avec un volume d’échanges atteignant 11,8 milliards d’euros en 2023. La France est le deuxième fournisseur et le troisième importateur de l’Algérie. La balance commerciale entre les deux pays est en faveur de l’Algérie. Les exportations algériennes vers la France se sont élevées à environ 7,3 milliards d’euros, dont 6 milliards d’euros d’exportations d’hydrocarbures, tandis que l’Algérie a importé des marchandises de France pour une valeur de 4,49 milliards d’euros.

Cependant, avec les crises récurrentes et la volonté de l’Algérie de diversifier ses partenaires, de nombreuses entreprises françaises ont commencé à se plaindre des restrictions imposées à leurs opérations en Algérie, notamment lorsqu’il s’agit d’obtenir des contrats importants. Le secteur du blé français est le plus durement touché, avec des exportations vers l’Algérie en baisse d’environ 80 pour cent. Cela a suscité une vive inquiétude parmi les entreprises françaises, dont la plupart des transactions dans ce secteur ont eu lieu avec l’Algérie.

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