The Lancet : Le nombre de martyrs à Gaza pourrait être bien plus élevé que les chiffres officiels.

Par le délégué à la presse, Hajj Mohamed Bendamia   en France

 

Le magazine britannique The Economist a publié une étude récente menée par la revue médicale Lancet indiquant que le nombre de martyrs palestiniens dans la guerre israélienne pourrait être bien plus élevé que le bilan officiel annoncé par le ministère de la Santé à Gaza.

Au 5 mai, le ministère de la Santé a signalé que 52 615 personnes avaient été tuées à la suite des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.

Bien que les bilans quotidiens précis des morts soient inhabituels dans les conflits armés, et sans équivalent même dans les grandes guerres comme celle en Ukraine, les autorités de Gaza ont continué à publier des données détaillées sur le nombre de martyrs palestiniens.

L’étude indique que même si l’exactitude de ces chiffres est sujette à caution, compte tenu de la possibilité de motivations politiques pour gonfler le nombre de victimes civiles, l’expérience passée indique que les estimations de l’ONU et d’Israël après la fin des guerres correspondent souvent à celles faites pendant la guerre.

Selon le récit israélien, le ministère de la Santé de Gaza ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants de la résistance dans ses statistiques sur le nombre de martyrs. En janvier, les autorités israéliennes estimaient qu’environ 20 000 des martyrs étaient issus de la résistance palestinienne.

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https://youtu.be/cJFfYrVnigs

Liste des martyrs

Le ministère de la Santé s’appuie sur deux listes principales pour établir le bilan des décès : la première est basée sur les données hospitalières, et la seconde sur des enquêtes en ligne dans lesquelles les familles signalent la perte de leurs proches, en plus des données sur les individus qui ont été martyrisés sans que leur identité ne soit connue.

Mais les chercheurs ont utilisé une approche différente, en comparant trois bases de données contenant les noms, les âges et parfois les numéros d’identification des martyrs : deux du ministère de la Santé et une troisième compilée par les chercheurs à partir des registres des martyrs publiés sur les réseaux sociaux, qui ne comprenaient que ceux tués à la suite de blessures physiques.

En analysant le chevauchement entre ces listes jusqu’au 30 juin 2024, les chercheurs ont conclu que le nombre réel de martyrs pourrait dépasser les chiffres officiels de 46 % à 107 %.

Si l’on applique cette fourchette au bilan des morts le plus récent, le nombre de martyrs pourrait se situer entre 77 000 et 109 000, soit environ 5 % de la population de Gaza d’avant-guerre.

Les chercheurs reconnaissent qu’il existe un degré important d’incertitude dans ces estimations, car ils ont constaté que 3 952 personnes ont été incluses sur l’une des listes officielles et ont ensuite été retirées.

Il est également possible que les martyrs du Hamas ne soient pas représentés de manière adéquate dans les données officielles, soit en raison d’une décision politique visant à réduire les estimations de victimes, soit en raison de la difficulté de les documenter, ont-ils déclaré. Par conséquent, le nombre de martyrs pourrait être plus élevé que celui mentionné dans les listes.

En outre, on ne connaît pas le nombre exact de personnes tuées, peut-être des milliers, à cause de causes indirectes telles que l’échec des soins médicaux dû à l’effondrement du système de santé dans la bande de Gaza, un chiffre difficile à mesurer actuellement.

Cette guerre, la plus longue et la plus sanglante de l’histoire de la cause palestinienne, a détruit de nombreuses institutions qui documentent les pertes humaines, comme les hôpitaux, rendant difficile tout décompte précis de ce qui s’est passé.

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Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre de génocide contre la bande de Gaza, comprenant des meurtres, des destructions, la famine et des déplacements forcés, ignorant les appels internationaux et les ordres de la Cour internationale de justice pour y mettre fin.

Source : The Economist
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